Occupe-toi de moi, juste un instant…
Depuis 2006, l’association se mobilise pour apporter aux orphelins handicapés de Govap (Vietnam) un peu de joie en développant des activités d’éveil (jeux, musique…), et tente d’améliorer leurs conditions d’existence. Ces enfants, non adoptables à cause de leur maladie ou leur handicap survivent dans un abandon affectif total.
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De retour du Vietnam

Comme l’été dernier, Christine Natalis s’est rendu à Go Vap auprès des enfants et les a accompagnés avec douceur et dévouement. Sa générosité et sa fidélité aux enfants sont très touchantes. Voici son témoignage :

« Cet été, j’ai eu la chance de partager le quotidien des enfants à l’orphelinat. C’est une expérience très riche que je rêve de pouvoir refaire. Recevoir un immense sourire d’un enfant lourdement handicapé simplement en le massant, câliner un petit bout de chou qui vous tend les bras, donner le biberon à un tout petit, essayer de communiquer avec les plus grands qui ont la chance de pouvoir apprendre l’anglais sont des moments extraordinaires que je ne peux pas oublier, et qui me remplissent de joie »

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Le témoignage d’étudiants en médecine

Voici le témoignage d’étudiantes en Médecine qui ont choisi de se rendre aux côtés des enfants handicapés de Go Vap dans le cadre de leur stage « d’immersion en communauté » :

Quatre étudiantes se sont rendues à Go Vap pendant 6 semaines :
Julie Clot, Nathalie Fauchère, Fanny Willen, et Tuy Chau Phan Than.

Leurs objectifs à l’arrivée à l’orphelinat :

– stimuler les enfants en classe d’éveil (jeux, activités, accompagnement à la marche…)
– fourniture de 5 chaises montées sur roulettes, semblables aux « youpalas ». Elles permettent d’aider les enfants à marcher, sans l’aide d’une tierce personne :
youpalas

– achat de jouets et organisation d’une sortie à la piscine (location d’1 minibus avec chauffeur, repas au restaurant pour les enfants et les nounous)

Tuy Chau Phan Than qui conclut ce stage de la façon suivante : « Avant de commencer ce stage, l’intitulé « en immersion » me semblait un peu flou. Jamais je n’aurais pu imaginer ce que j’allais vivre. Ce voyage me marquera longtemps, si ce n’est à vie. Nous ne sommes pas allées dans cet orphelinat pratiquer des soins, ni même pour suivre des médecins, mais à mon sens, nous avons fait bien plus… »

jeu enfant

Nathalie Fauchère : « Malgré la barrière de la langue, nous avons appris quelques mots en vietnamien, et avec beaucoup de gestes, le courant est passé… Concernant l’accompagnement à la marche, au début du stage, une petite handicapée prénommée Tuc pouvait à peine marcher. Après 6 semaines de marche, elle a commencé à se déplacer seule, ça a été une grande joie… Je me dis aujourd’hui, ce sera bénéfique pour son futur et j’ai pris conscience de l’importance de la marche, car elle donne de l’autonomie aux enfants »
marche enfant

Julie Clot : « je ne suis pas prête d’oublier ces quelques semaines passées à Go Vap, j’ai été profondément touchée et me suis attachée aux enfants, trop souvent abandonnés par manque de moyens et à cause d’un système de santé privatif et discriminant envers les pauvres »

Extraits de leur rapport de stage :

Organisation et fonctionnement de l’orphelinat :
L’orphelinat compte 200 enfants handicapés. Les « nounous » ont pour rôle de nourrir, changer, laver, habiller et surveiller les enfants. Le côté affectif n’est que peu développé, pour ne pas dire absent.

Repas

Malgré leur présence au quotidien auprès des enfants, il semble que pour la grande majorité d’entre elles, aucun lien privilégié, affectif ne s’établisse avec les orphelins. A l’inverse, elles sont souvent assez dures avec eux. Lors des repas par exemple, si un enfant ne veut pas manger, il est couché par terre de manière assez brutale et le repas ressemble plus à du gavage.

A noter que les étudiantes ne se positionnent pas en juges ; elles relatent simplement une situation en soulignant le contexte économique, culturel et les conditions de vie précaires des nounous (leur travail tient plus de la nécessité de gagner leur vie que d’un réel choix de profession ; elles ne bénéficient pas de formation et leur rémunération est peu élevée)

Le week-end, les effectifs sont réduits et les enfants restent constamment dans leurs « lits », sur des nattes.

Trop peu d’intérêt est donc porté aux orphelins, et si les moyens matériels sont suffisants (livres, jeux…), ce sont les moyens humains adéquats qui manquent. Heureusement, des associations et des bénévoles locaux et de passage) sont présents à l’orphelinat.

Toutes ces personnes apportent aux enfants ce dont ils ne bénéficient que trop peu : attention, stimulation, jeux, mais aussi affection et tendresse. Ces moments privilégiés font naître assez rapidement de vrais liens avec les enfants, l’attachement est inévitable… Malheureusement, ces instants sont éphémères et impliquent à chaque fois une séparation. Nous l’avons expérimenté personnellement. Souvent, il était difficile de se séparer d’un enfant pour donner de l’attention à un autre enfant. Ils s’accrochaient littéralement à nous, et les pleurs voire les crises étaient souvent au rendez-vous. Plusieurs enfants se laissaient alors tomber par terre et se tapaient la tête violemment contre le sol. Ce qui ressemble chez nous à des caprices, était simplement pour eux une façon d’exprimer un manque d’affection et de tendresse.

Dortoir :
Les lits sont constitués d’un sommier à lattes et d’une simple natte (pour éviter que les enfants n’aient trop chaud). Ce sont des conditions de sommeil difficiles et une bénévole de l’orphelinat a relaté qu’un orphelin a développé une otite chronique car il s’était enfoncé un bout de latte dans l’oreille)

nattes

Salle d’éveil des enfants à l’infirmerie :
Des accompagnants essaient de faire marcher ces enfants et de les stimuler afin qu’ils s’éveillent. Sans cette salle de jeux, ces orphelins resteraient dans leur lit sans rien faire d’autre de la journée.